La justice poursuit un haut fonctionnaire du Ministère de la Culture entre autres pour « administration de substance nuisible », « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction », « atteinte à l’intimité de la vie privée », « infractions à la législation sur les médicaments ».
Lorsqu’il était sous-directeur des politiques de ressources humaines au ministère de la Culture à Paris, l’homme a administré à des candidates à l’embauche des diurétiques pour qu’elles urinent devant lui. Le journal Libération a collecté plusieurs témoignages de victimes.
« J’ai uriné par terre, quasiment à ses pieds. J’étais humiliée et honteuse », confie une victime du haut fonctionnaire. « J’ai baissé mon pantalon et ma culotte, et j’ai uriné. Pendant ce temps, il tenait son manteau devant moi pour me cacher et regardait mon visage », témoigne une autre.
Dans un fichier Excel, l’homme consignait les identités de ses proies et inscrivait leur réaction, engendrée par l’administration de diurétique. Dans des termes abrupts, il notait leur comportement au moment où elles ne pouvaient se retenir d’uriner devant lui. La liste effarante a été tenue de 2009 jusqu’à 2018, moment où ce directeur a fait l’objet d’un « retrait d’emploi dans l’intérêt de son service » avant d’être révoqué.
L’homme, aujourd’hui mis en examen, a été interrogé par Libération. Il ne reconnaît qu’une partie des faits qui lui sont reprochés et assure n’avoir empoisonné « que […] dix ou vingt » jeunes femmes. « J’aurais voulu qu’on m’arrête avant. C’était compulsif, mais il n’y avait pas chez moi une volonté d’empoisonner ces femmes », a-t-il affirmé.